Pour rendre compte des résidences de ses 6 artistes, la Galerie Atiss Dakar propose de découvrir la restitution non comme une simple présentation d’œuvres abouties, mais comme un temps de passage et de partage. Elle dévoile ce moment fragile où la création quitte l’atelier pour aller à la rencontre du public. Les artistes y présentent un état du travail, entre expérimentation et réflexion, où la matière, le geste et la pensée sont en mouvement.

Ancrée dans un véritable esprit d’atelier, cette démarche met en lumière le dialogue entre l’artiste, la galerie, les techniciens et le public, un processus collectif où s’articulent accompagnement, conseils et échanges. La restitution devient ainsi l’ouverture d’un espace vivant, où chaque œuvre devient le témoin du lien entre création, lieu et communauté.

Dans le cadre d’une résidence, la restitution ne se résume pas à une présentation d’œuvres finalisées : elle constitue un moment charnière, un passage du processus intime à la rencontre collective. Elle marque le temps où l’artiste rend visible ce qui, jusqu’alors, relevait du laboratoire, du tâtonnement, de la recherche ou du silence.

Restituer, c’est partager un état du travail, une étape du cheminement créatif, une expérience en cours d’élaboration. La restitution devient ainsi une mise en mouvement, où les matériaux, les gestes et les intentions se dévoilent. Dans cette dimension, ce n’est pas une sortie d’atelier mais une ouverture d’atelier : une invitation à entrer dans le lieu du faire, du doute et du dialogue.

Restituer, c’est donc à la fois rendre visible et rendre à : à ceux qui ont accueilli, accompagné, conseillé ; à un territoire qui a nourri la création ; à un public qui, par sa présence, en devient le prolongement. Dans cet aller-retour entre geste et regard, la restitution incarne la continuité du processus créatif : un moment de partage, de passage et de transmission.